Les retours de Soso.com

C’est maintenant  le moment pour moi de soulever un grave problème  que j’ai rencontré dans cette ville déloyale. Comme son nom l’indique, tu vas pouvoir trouver facilement de quoi te sustenter :

˜ Chocolat  VIENNOIS  (chocolat+ crème+ sucre)

˜ VIENNOISeries (tu tiens vraiment à connaitre la composition pauvre fou ?)

˜ Recette digeste d’escalopes VIENNOISes  (traduire : 3 fois la taille d’une escalope française, enrobée de panure et servie avec des sauces, sinon, tu risques de faire une hypo)

˜ Ou encore RIBS (présentés en deux fois 50 cms, ce qui nous fait tout de même 1 mètre de viande à ingurgiter ma brave dame).

Si ça s’arrêtait là, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes me direz-vous…. Mais là, c’est le drame. Coup bas, immonde sournoiserie. Tu amorces juste une digestion qui s’annonce douloureuse quand s’offre systématiquement à toi l’objet que tu ne VOULAIS pas voir, j’ai nommé : les balances, nonchalamment disséminées à chaque coin de rue pour te piéger, pauvre  pécheur.

Ha ha ! On a voulu se goinfrer comme un goret ? Tu vas morfler maintenant ! Et toi, attisé par une petite pointe de masochisme, tu glisses la pièce d’un euro dans la machine infernale  et tu te dis « adVIENNE que pourra ». 

 Déjà, quand t’arrives à Vienne, nombreuses sont les occasions de voir du grand, du carré, de l’imposant dans cette ville : l’empire semble s’être incrusté dans la pierre sans avoir pris une ride. Du coup, t’es impressionnée. Mais ce qui te laisse interloqué, toi français indiscipliné, c’est la rigueur qui émane du lieu et des locaux. Expliquons.

En France, si tu patientes à un passage piéton dont le feu est rouge mais que la rue est totalement déserte, c’est :

Hypothèse numéro 1 : que tu souffres d’un surmoi totalement omniprésent qui te pétrifie à la moindre extravagance. (Cas rare)

Hypothèse numéro 2 : se trouve sur le même trottoir que toi un être d’un sex appeal solaire duquel tu ne peux décemment pas détourner le regard.

Hypothèse numéro 3 : tu reconnais sur le trottoir d’en face l’assassin recherché par toutes les polices du pays. Tu restes donc logiquement sur ton tutélaire oasis : TON bas coté.

En Autriche, c’est comment dire ? Bizarre. Tu ne vois ni  apollon, ni assassin en face. Naturellement, toi t’aurais foncé.  Les viennois, eux, restent stoïques. Et peuvent attendre jusque 4 minutes sans broncher. Aucune lueur d’impatience dans leur regard  marmoréen. Pas de spasme musculaire entrainant la foulée aérienne qui l’amènerait de l’autre côté. Rigorisme ! Rigorisme ! Toi pendant ce temps, tu piaffes, tes mollets ne comprenant pas cette soudaine docilité : « bon, on y va ??  On est à la limite de la convulsion là ! »  (C’est ton mollet qui te parle)

Sinon, y’a pas à dire, Vienne est une ville super classe. Les gens sont sages, les édifices raffinés et les codes respectés. Tu reviens de Naples en passant par l’Autriche ? Tu vas te prendre une claque. Ici, la propreté est de mise et l’architecture a ce petit quelque chose d’aristocratique-endimanché qui fait tout son charme…. 

Mais il y a une règle quand tu voyages acolyte ! Jamais, au grand jamais, un lieu ne colle à son image de marque à 100%.

  Exemple probant : l’insolite sens de la dérision des autrichiens… Chez toi, un feu pour passage piéton,c’est un feu. Rouge, vert ou orange. Esprit cartésien, créativité : 0. Au mieux, s’il est en panne, il va clignoter.  Transcendante inventivité, notons-le. Ici, t’as le choix : de la boite noire émergent des motifs inaccoutumés : individu entraînant mémère par la main, sportif en vélo (faut dire que l’espèce est très répandue) ou soif d’idéal : deux individus en mode câlin surmontés d’un petit cœur. Séquence émotion. 

Et là, te prend l’envie de sortir un peu le samedi soir….. Forcément, vu ce que le jour t’a montré, tu t’attends à voir, un peu comme dans ce cocktail rupin, des robes longues aux froufrous outranciers,  une multitude de queues de pie et de hauts de forme. Tsssss Tssssss ! Grave erreur de débutant. La jeunesse de Vienne est branchouille à souhait, ça chantonne dans les rues et si tu me demandes ce que je pense de la valse viennoise, je te répondrais que j’ai vu jerker, sautiller et même tanguer…